La mémoire selon le modèle de Tulving
Le dictionnaire Larousse définit la mémoire comme « la faculté de conserver et de rappeler des choses passées, et ce qu’il s’y trouve associé ».
Mais encore…
Selon le modèle proposé par Endel Tulving, l’homme présente 3 types de mémoire :
- Mémoire sensorielle
- Mémoire à court terme
- Mémoire à long terme, subdivisée en :
o Mémoire déclarative (ou explicite)
o Mémoire non-déclarative (ou procédurale)
La mémorisation
Nous ne sommes pas tous égaux devant le processus de mémorisation. Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte :
- Facteurs extérieurs :
o L’âge : la capacité de concentration est meilleure avant 30 ans. Un lycéen va pouvoir apprendre une leçon en écoutant de la musique alors qu’il faudra plus de silence à un adulte
o Le genre : les femmes mémorisent plus facilement lorsque le langage entre en jeu.
o Le métier, l’éducation : une personne qui a un travail plutôt intellectuel mémorisera mieux - L’entretien de la mémoire tout au long de la vie : « la fonction fait l’organe », dit-on. C’est totalement vrai pour la mémoire. Une personne qui cultive sa mémoire, d’une façon ou d’autre autre, mémorisera plus facilement de nouvelles connaissances.
Le processus de mémorisation
Au moment où l’on vit une situation, des neurones s’activent et fonctionnent ensemble, formant ainsi un groupe de neurones reliés entre eux par leurs synapses. Plus la situation est intense, plus le nombre de neurones activés est important, et plus le souvenir sera présent. Ainsi, des groupes de neurones se forment, et se réactivent lorsqu’on se remémore la situation. C’est la plasticité cérébrale, base du processus de mémoire et d’apprentissage.
A noter que l’être humain peut être acteur de sa mémoire : en réactivant régulièrement les situations stockées dans la mémoire à court terme, il renforcera les liens dans ces groupes de neurones et les connaissances seront alors stockées dans la mémoire à long terme.
De la même façon, en réactivant des situations liées à un bien être, il renforcera ses souvenirs au détriment d’autres groupes liés à des souvenirs malheureux.
La mémorisation dans un parcours de formation
Vous l’aurez compris, les modalités pédagogiques devront être adaptées aux apprenants pour faciliter la mémorisation des nouvelles connaissances. L’âge et l’environnement scolaire récent d’une jeune salariée faciliteront la mémorisation ; un opérateur de chantier de 45 ans éprouvera plus de difficultés.
C’est alors au formateur d’adapter son parcours de formation pour permettre à ses apprenants, quels qu’ils soient, d’atteindre l’objectif pédagogique de la formation.
Nous l’avons vu, en favorisant la répétition d’une situation via plusieurs modalités pédagogiques (apport notionnel, mise en pratique, jeu…), nous réactivons le groupe de neurones activés la première fois et favorisons ainsi la mémorisation.
La mémorisation étant le résultat de liens activés entre plusieurs neurones, il est très intéressant de faire appel à des situations déjà mémorisées par l’apprenant pour y relier les nouvelles connaissances :
- basez-vous sur son vécu, par exemple en imaginant un exercice avec une situation née de son expérience (étude de cas).
- faites appel à des notions maîtrisées par le plus grand nombre. Par exemple, comparez le disque dur d’un ordinateur à une armoire qui contient des classeurs ; eux-mêmes contenant des intercalaires… L’armoire, bien concrète, permet à l’apprenant de comprendre et de mémoriser ce qu’est un disque dur (abstrait).
De la même façon, en aidant l’apprenant à se projeter dans « l’après-formation », nous lui permettons de vivre une situation sereine (puisqu’accompagnée verbalement, en toute bienveillance, par le formateur) pour la première fois. Lorsqu’il sera effectivement en situation, seul, le souvenir de cette première fois sera réactivé. Il se souviendra de ce qu’il a appris et surtout, la sérénité qu’il a ressenti lors de la formation sera réactivée également ; facilitant ainsi la concrétisation de la formation par une situation professionnelle réelle, et donc sa mémorisation. Appelée « Mémoire du future », ce processus fait intervenir les mêmes zones du cerveau que lors du rappel de souvenirs autobiographiques. Imaginer une situation future ou se souvenir d’une situation passée activent donc, dans les 2 cas, un groupe de neurones qui sera réactivé lors du processus de mémorisation.
Image par Gerd Altmann, Pixabay – MindMaps par Virginie Giron, Arkadia Formation